Ce projet est né d’une question d’un élève d’HGGSP en classe de 1^ère qui lisait alors L’art de perdre d’Alice Zeniter : « Pourquoi parle-t-on si peu de la guerre d’Algérie dans les classes alors que nous sommes nombreux à avoir des liens avec l’Algérie et cette période ? ».

M’appuyant sur les travaux de l’historienne Raphaëlle Branche mais aussi sur l’approche artistique de Jacques Ferrandez ou d’Olivia Burton, j’ai construit un projet transdisciplinaire associant Ophélie Heurtefeux documentaliste et Corinne Martin-Lefebvre professeur de lettres dont les objectifs étaient avant tout de croiser les regards et d’inciter les élèves à questionner les membres de leur famille afin de construire une exposition interactive.

9 élèves de terminale et première ont répondu présents se réunissant tous les jeudis de septembre à avril au CDI, de 12h30 à 13h30. Ils ont élaboré des questionnaires, réalisé les interviews et fait les montages audios. Avec le soutien du professeur documentaliste, ils ont créé des affiches avec photos, extraits de documents d’époque et surtout QR codes permettant d’entendre à l’aide d’un simple téléphone les interviewés. L’exposition a été inaugurée le lundi 17 avril 2023 au CDI en présence de M. Ganne, Proviseur du lycée, M. Hussein Bourgi, sénateur de l’Hérault, les élèves, leurs familles et les témoins. Cette soirée a été marquée en outre par une représentation théâtrale : la pièce donnée a été écrite par Mme Martin-Lefebvre, mise en scène par Pascal Miralles du TRAC et jouée par 6 élèves, 3 de l’atelier « mémoires algériennes » du jeudi et 3 élèves de l’option théâtre. Ce projet artistique a donné de l’ampleur au projet initial, conduisant même les élèves à participer au festival du R. A. T de Murviel-les-Montpellier le 20 mai.

Le projet a été ensuite décliné  autour de temps forts jusqu’au 25 mai :

• Une rencontre avec Eric Savarèse, professeur de sciences politiques à Montpellier et des élèves de terminale et 1^ère HGGSP le lundi 17 avril.
• Une rencontre avec des témoins (descendants de Harkis et un combattant français) et des élèves de terminale HGGSP le mardi 18 avril

• Une rencontre avec l’autrice de BD Olivia Burton et des élèves de terminale et première le 10 mai autour de son travail librement inspiré de sa propre vie de fille de rapatrié (L’Algérie c’est beau comme l’Amérique)
• Une rencontre avec l’historienne Raphaëlle Branche et deux classes de terminale le 25 mai.

Le théâtre a tenu une place majeure dans ce projet ; il a donné une résonnance spéciale à toutes les recherches et rencontres avec des spécialistes. Il a permis d’incarner des trajectoires et de montrer aux élèves comment se déroule le processus créatif. Les élèves ont ainsi assisté :

• Pour de nombreuses classes au sein du lycée à des représentations « des roses des sables » les 17, 18 et 19 avril.
• Pour deux classes de seconde à une représentation de « Une main derrière et une main devant », pièce créée par l’association « Obadidon la Barak » autour des mémoires d’un grand-père harki, le 11 mai.
• Pour plusieurs classes de seconde et terminale, des représentations de la pièce « la nuit derrière les étoiles » le 26 mai, pièce donnée par la Compagnie le 7^ème Point, créée à partir des mémoires d’un grand-père officier en poste en Algérie au moment de la guerre et qui a été en résidence au lycée pendant 3 journées. https://trac-theatre.fr/le-temps-quil-faut/

Ainsi de très nombreux élèves, de différents niveaux, des collègues d’histoire-géographie mais aussi d’autres disciplines ont pu à un moment ou un autre profité d’une des actions menées. Ce projet a obtenu le soutien de la Région Occitanie, de l’Académie de Montpellier et du lycée Georges Pompidou.

Tout cela n’aurait pas été possible sans l’engagement constant de mes deux collègues, Ophélie Heurtefeux et Corinne Martin-Lefebvre.

Patricia Schoebel pour l’équipe en charge du projet.

Galerie de photos

Documents décrivant les différents intervenants du projet ...