Premier café géopolitique au lycée G. Pompidou avec l'historien Vincent Duclert
Le lundi 29 septembre, les élèves de terminale HGGSP et leurs enseignants (Mme Huguet, M. Alter et M. Benoit-Cattin) ont accueilli Vincent Duclert, historien, chercheur et Inspecteur Général de l’Éducation Nationale.
Cette rencontre de deux heures a permis d’aborder des questions complexes et fondamentales : les génocides, la justice internationale, et plus particulièrement le génocide des Tutsi au Rwanda.
M. Duclert est l’auteur d’une thèse sur l’affaire Dreyfus et ses travaux portent sur l’histoire et la philosophie des sociétés démocratiques (XIXe-XXIe siècles) dans le cadre européen. Il étudie également les génocides à travers l’étude des archives.
Il a présidé la Mission d’étude en France sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse (2016-2018), et la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi (2019-2021). Ces travaux ont donné lieu à d’importants colloques internationaux et à la publication en 2025 des livres suivants : Arménie. Un génocide et la justice et La France face au génocide des Tutsi. Le grand scandale de la Ve République (disponible au CDI).
Lors de sa conférence, M. Duclert a abordé de manière claire et pédagogique l’histoire de la justice pénale internationale, depuis les premières incriminations de crime contre l’humanité et de crime de génocide, jusqu’à la prise en charge par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) le 8 novembre 1994.
Il a ensuite présenté les mécanismes ayant conduit au génocide des Tutsi à la lumière des avancées de la recherche. Il a ainsi démontré comment les archives étudiées pendant 2 ans ont permis des progrès majeurs sur la compréhension des enchaînements menant au génocide et sur les responsabilités des autorités françaises. Il a également insisté sur la faillite de la prévention atténuée aujourd'hui par les progrès relatifs de la justice internationale.
Enfin, en répondant aux questions des élèves, il a conclu en rappelant que toute histoire tragique n'est jamais une fatalité, car la possibilité d'agir existe toujours en citant Zola et son engagement aux côtés de Dreyfus. Ce que Vincent Duclert a appelé « la conscience civique ou citoyenne » doit se manifester face aux atrocités ; les citoyens doivent toujours se questionner. Les historiens feront ensuite parler les traces et les textes.